J’ai découvert « Valse avec Bashir » en 2010, un film qui retrace la mémoire meurtrie d’un soldat israélien après le massacre de Sabra et Chatila. Cette plongée dans l’Histoire m’a poussé à me rendre à Beyrouth, où le camp ressemble aujourd’hui à un quartier dense, surveillé de près par le Hezbollah. Y entrer est presque impossible : observateurs armés, regards méfiants, contrôle permanent. Refoulés une première fois, nous avons finalement pu passer grâce à la mère de mon contact, engagée dans une petite ONG locale. Un vieil homme nous a guidés, déterminé à témoigner pour retrouver l’endroit où repose son fils. Les femmes, d’abord hésitantes, ont accepté d’être photographiées et ont laissé surgir des récits bouleversants. Dans ces ruelles précaires, entre enfants qui jouent et murs qui s’effondrent, j’ai surtout vu une douleur qui ne s’éteint jamais et un silence qui persiste encore.